Archives pour les ‘Allgemein’ catégorieFin des contrôles d’identité le long de l’Oder et de la Neisse : la Pologne entre dans le fameux espace Schengen, la frontière germano-polonaise n’est plus une frontière extérieure de l’espace Schengen. Sauf exception, il n’y aura plus de contrôle aux postes frontières, mais des patrouilles dans les alentours de la frontière. Et comme l’Allemagne, la France et les autres pays de l’espace Schengen, la Pologne aura également accès aux multiples données précieusement enregistrées dans le système d’information de Schengen I (SIS I), lequel contiendra des données biométriques à partir de mars 2008 (SIS II). Afin de savoir quels regards portent les habitants et acteurs de la région sur ces changements, le Veloblog leur donne une fois de plus la parole. J’ai posé les deux questions suivantes à environ trente personnes de la région frontalière, aux profils très différents, habitant tantôt en Allemagne tantôt en Pologne et rencontrées cet été lors de mon périple velobloguien : Un joli patchwork de réactions résulte de cette petite enquête. Vous pouvez le découvrir ci-dessous comme dans la presse allemande et polonaise, auxquelles il fut proposé avec le secret espoir de voir émerger une sorte de coopération entre les régions frontalières dans le traitement de l’information. Bonne lecture ! —
Rebecca SmithGrosshennersdorf, employée du département de langues de l’université de Zittau/Görlitz
Andreas Damisch
Pawel SosnowskiGörlitz, Photograph
Miroslaw SwiecickiZgorzelec, conducteur d’ambulance
Wolfgang Martinemployé par la commune de Mühlrosen, non loin de la mine de Nochten
Gabriele SchönfelderBad Muskau, designer
Andreas PeterGuben-Gubin, historien
Irmgard Schneider
Werner Bodelotissement ernst-Thälmann, retraité et communiste
Peter VoigtZiltendorf, RMIste
Petra MallatForst, éducatrice et collaboratrice du centre de loisirs pour les jeunes de la ville
Hans Kremersdu centre familial de Grießen
Hans-Joachim MusickKietz, RMIste Andre SchneiderKietz, pêcheur et capitaine pour les touristes
Michael Kurzwellyprésident de l’association Słubfurter
Leszek LudwiniakGryfino, directeur du service éducatif et social de la ville de Gryfino
Inge Bocklage
Pauline Dumontettouriste française le long de la frontière cet été La fin des contrôles devrait faciliter la vie aux habitants, je pense qu’ils verront « l’autre côté » différemment. La perte d’un rituel et le gain d’une liberté ? En tout cas, les échanges économiques devraient être facilités et, avec le temps, les habitants deviendront certainement plus mobiles. Certains lieux qui étaient des passages obligés jusqu’à présent se verront peut être moins fréquentés s’il est possible de passer d’un côté à l’autre de la frontière n’importe où.
Yan Wangétudiante chinoise et touriste sur l’île d’Usedom cet été
Ludovic Fresseprésident de l’association Deltoidea Ca fait maintenant un mois que l’aventure du Veloblog s’est terminée et pas un jour ne passe sans que je n’en entende parler ! Une lettre, un mail ou un coup de téléphone de personnes rencontrées cet été à la frontière germano-polonaise, des organisations et associations demandant une conférence, un récit de voyage : le Veloblog demande plus d’attention qu’un bonzaï… mais j’en suis ravie ! Alors que le dernier « interview bilan » pour l’émission accents d’Europe sur RFI est en vue, je file à la poste pour envoyer les paquets des heureux gagnants du concours de « blogommentaires ». Ont été récompensés : Voilà le palmarès ! Et le Veloblog continue son bout de chemin : vous pouvez m’aider à le répertorier dans les annuaires de blogs allemands, français et polonais ou encore le soutenir au concours de blogs de la Deutsche Welle, le proposant pour le prix « blogwurst » : www.thebobs.com/index.php?w=1184339000171979CMBZJVEF Et le plus important arrive : le Veloblog ne rejoindra pas le cimetière de blogs du Net mais s’apprête à être restructuré pour devenir une plate-forme d’informations et de discussions sur la région traversée, sous la forme d’une carte avec des noms de lieux cliquables, histoire de mettre un peu d’ordre géographique et d’optimiser les informations recueillies. Enfin, à l’occasion de l’entrée de la Pologne dans l’espace Schengen, deux documentations photos sur le Veloblog seront exposées à Berlin et à Varsovie. Je me suis pour cela mise à apprendre sérieusement le polonais… Et en attendant de trouver l’inspiration nécessaire pour écrire un livre sur l’aventure comme plusieurs me l’ont demandé, je ne peux pour l’instant que vous proposer de commander pour une modique somme l’intégralité du Veloblog version papier dans la langue de votre choix. Et ensuite ? Eh bien, le reste, vous l’apprendrez en vous abonnant à la newsletter du Veloblog ! Espérant que nous ferons encore un bout de chemin ensemble, ici ou là, comme ci ou comme ça ! Charlotte Noblet. C’est dans la Mer Baltique que se perd la frontière germano-polonaise, tout au nord. Nos regards se perdent dans le lointain, le vent souffle, une fine pluie tombe. L’ambiance n’est pas à la baignade. Plutôt à l’ouverture d’horizons nouveaux. Nous traçons un énorme «www.veloblog.eu » dans le sable, tous ensemble. De quoi mettre symboliquement fin à une belle aventure, d’inviter d’autres personnes à s’embarquer sur le navire ? Cela se passe de tout commentaire. Ou plutôt non : un concours de « blogommentaires » est lancé ! Le Veloblog est plus que jamais avide de commentaires. Le 30 septembre, les meilleur(e)s commentateurs ou commentatrices seront franco-germano-polonaisement récompensés ! Le palmarès sera bien entendu annoncé en ligne. Je vous invite donc non seulement au(x) commentaire(s) mais également à vous (re)connecter le 30 septembre et vous promets alors un programme post-Veloblog bien émoustillant! A vos claviers : je me réjouis à mon tour de vous lire… Après six semaines de petites histoires, vous me devez bien ça ! Velobloguement vôtre, Charlotte Noblet. Le dernier jour du Veloblog débute vraiment comme les précédents : récit des derniers événements, formatage et mise en ligne des photos, petit déj mi-salé mi-sucré et prise de contact avec la presse locale. Seule Melanie doit déjà nous quitter pour rejoindre Berlin. Le reste du groupe retrouve le journaliste du Ostsee Zeitung dans un café : un dernier entretien autour d’un café, plutôt détendu. L’occasion d’en savoir un peu plus sur la vie de l’île, sur les relations entre Allemands et Polonais, les espoirs de notre interlocuteur pour un meilleur dialogue et une plus grande curiosité des uns envers les autres avec l’entrée prochaine de la Pologne dans l’espace Schengen. La fin de l’isolation de Świnoujście ? Car pour l’instant, les postes frontières seraient réservés aux piétons et cyclistes. « Les automobilistes doivent parcourir plus de 240 kilomètres pour juste « aller de l’autre côté », comme on dit. Ils doivent contourner le fameux haff de Stettin que vous avez eu tant de mal à passer en bateau. Une vraie absurdité », nous explique le journaliste qui, lui, a une dérogation pour rouler d’un côté comme de l’autre. « Avec Schengen, les Allemands vont certainement s’intéresser à Świnoujście », spécule-t-il, non sans s’inquiéter de l’état des routes de la ville polonaise si elles deviennent fortement fréquentées par les voitures. De mon côté, je m’interroge sur le sort des chauffeurs de taxi et de charrettes à chevaux qui transportent les touristes du commerce frontalier ici et là. Bientôt la fin d’une époque ? Ce serait Staline qui, en 1945, aurait ainsi souhaité partager l’île, imposant ses volontés lors du traité de Potsdam. « Il croyait peut-être faire un cadeau à la Pologne, mais c’est loin d’être le cas ! », s’exclame le journaliste allemand, marié avec une Polonaise. « La situation de Świnoujście ne cesse de faire réfléchir Varsovie », nous raconte-t-il. « Dans les années 60, il a déjà été question d’un tunnel entre Świnoujście et Wollin, sur le continent » Le sujet de discussion ne serait pas totalement clos et des subventions européennes pourraient s’avérer utiles… Et d’ajouter : « il faut dire qu’entre la vie sur l’île d’Usedom et la vie sur le continent… deux mondes bien différents ! » Ainsi, les frontières seraient doubles : entre l’Allemagne et la Pologne, entre l’île et le continent. Et la frontière, elle fera parler d’elle dans le Veloblog jusqu’au dernier moment ! Jan, avec son visa, ne peut entrer et sortir qu’une seule fois de Pologne. Impossible donc pour l’étudiante chinoise de découvrir le côté allemand de l’île puis de revenir passer la nuit à Świnoujście, côté polonais. Nous nous résignons donc à aller sur la plage polonaise… C’est à travers bois que nous rejoignons la frontière. En chemin, nous découvrons le Golm, point culminant de l’île d’Usedom. 69 mètres de haut et une histoire décapante. Car du lieu où plusieurs venaient autrefois passer quelques jours de repos, il ne reste quasi rien. Un cimetière de soldats marins a vu le jour. Mais la date qu’ici personne n’oublie, c’est le 12 mars 1945. Lorsque les Américains ont bombardé le port alors plein à craquer de bateaux pour les réfugiés et les blessés de guerre. Plus de 20 000 morts. Aujourd’hui, le lieu de commémoration invite au recueillement et aux rencontres internationales de jeunes. Nous poursuivons notre route. Les tenues de pluie sont plus endossées pour la forme qu’autre chose. Enfin, à mon grand bonheur, nous atteignons le poste-frontière du sud de l’île. Celui qui sépare l’île, en grande partie allemande, de la ville polonaise de Świnoujście, à l’est de l’île. Ou plutôt, de la presqu’île. Car il est possible de rejoindre Usedom en voiture ou en train, en passant par l’ouest. C’est d’ailleurs le chemin emprunté par Sylvia et son amie chinoise, toutes deux venues de Leipzig afin de retrouver l’équipe du Veloblog à l’arrivée. Plus de six heures de bus et un visa pour Yan. Une vraie expédition ! Rendez-vous est donné à l’auberge de jeunesse. Et là, opération magique : en donnant le numéro de téléphone de Zbigniew Jakobsche, directeur de l’auberge de jeunesse de Stettin qui avait accueilli la dernière « journée rencontres » du Veloblog, les portes s’ouvrent non sans un regard complice. Merci pour ce nouvel accueil ! Je ne comprends pas tout, mais conserve bien la carte de visite en question : de quoi faire un tour du monde ?! Le toit assuré, nous slalomons sous la pluie entre les pâtés de maisons plus ou moins hauts, plus ou moins gris de Świnoujście et nous nous réfugions, pour le dernier soir du Veloblog, dans un restaurant. Bien confortable…si ce n’est que la cuisine ferme à 22 heures et nous oblige quasiment à nous retrouver au Sklep, à choisir une bouteille de vodka parmi d’autres… L’homme fort du groupe monte à vélo et les trois filles se préparent pour un numéro de stop. Rendez-vous au port pour le départ du ferry, 17 kilomètres plus loin et maxi deux heures plus tard. Après un petit quart d’heure de marche, le pouce en l’air, nous voici dans la voiture d’un couple du Neu Brandebourg venu passer quelques jours dans leur Bungalow. Ca fait des années qu’ils viennent passer leurs vacances dans le coin : « Ca a bien changé, avant les bus venaient les uns derrière les autres pour les bateaux duty free. Mais maintenant la région est d’un calme… » Nous arrivons à la hauteur de notre vaillant cycliste : encore six kilomètres et nous nous retrouverons au port, devant un café bien chaud. C’est que le ferry se fait attendre… Campement près du poste-frontière, sans feu de camp mais réchauffés par quelques goulées de vodka Żubrówka et pas de danse, un petit déj agrémenté par la venue d’une journaliste du journal local, le Nord Kurier, et nous voici prêts pour de nouvelles histoires et pour le défi du jour : rejoindre l’île d’Usedom, comme ci ou comme ça. Nous misons beaucoup sur les pêcheurs du village de Altwarp. Huit au total selon madame Schnase, qui non seulement travaille à l’association du petit port („Fremdverkehrsverein Altwarp am Stettiner Haff e.V. ») mais connaît également tout le monde en tant qu’enfant du pays restée au pays. « Il y a trente ans, il y avait ici encore une cinquantaine de pêcheurs, mais les temps ont changé. Le métier est dur et les plus vieux partent à la retraite sans être remplacés », m’explique-t-elle. Nous assistons en milieu de matinée au retour des pêcheurs qui déchargent leurs prises à la coopérative du village : beaucoup de sandres et de perches qui rejoindront Ueckermünde, la ville voisine, pour être distribuées dans les poissonneries et restaurants environnants. « Les pêcheurs louent l’emplacement en mer pour leurs filets », me raconte madame Schnase en me montrant les bouées de chacun préparées pour la prochaine sortie. Aujourd’hui, pas d’anguille. Mais on m’en parle tout de même, des anguilles du haff, car elles seraient délicieuses. Rien à voir avec les anguilles d’élevage. Seulement, il faut partir de nuit et les pêcheurs n’y vont pas tous les jours… Petit coup de fil rassurant : de quoi en profiter pour se promener dans le village, à la recherche des traces de l’histoire en attendant la rentrée au port de notre pêcheur dévoué. Là, la maison ronde au toit de chaume, dernier bâtiment témoignant de la présence d’un camp de prisonniers pendant la Seconde Guerre mondiale. « Il y avait des Français, des Belges et des Russes qui travaillaient au camp », m’explique madame Schnase. « Ils fabriquaient des pièces pour les fusées de type V1 qui étaient montées et essayées à Peenemünde. » Enthousiaste à l’idée de présenter son village d’enfance, madame Schnase me raconte le déplacement des habitants de Altwarp à Altstadt, du temps du troisième Reich, pour permettre à l’armée de développer sa zone militaire. Puis elle évoque le cimetière soviétique, situé dans les dunes proches du village. « Il y avait aussi des Français et des Belges, au total à peu près 250 personnes enterrées dans une fosse commune », me dit-elle. « Mais les corps de ces derniers furent rapatriés en 1953. Restent aujourd’hui les Russes. » Nous étions en train de prendre quelques photos des lieux pour le Veloblog quand le téléphone sonne : notre pêcheur ne pourra pas nous transporter, nous apprend-t-on au restaurant du coin. Léger stress et grand sprint pour essayer d’attraper le dernier bus à destination d’Ueckermünde, de là où part le dernier ferry officiel pour l’île. Malgré la grande motivation des troupes, rien ne sert de courir, il faut partir à point… le bus est déjà passé. Petite concertation de groupe : redemander aux pêcheurs si vraiment, il n’y a pas moyen de passer de l’autre côté, ou se débrouiller pour rejoindre Ueckermünde et prendre le ferry comme tout le monde ? La deuxième solution est adoptée. Nous ne pouvons forcer l’habitant à aider le Veloblog et nos talents de persuasion sont à bout. Pour la première fois, le Veloblog doit trouver un ersatz. Un peu dommage, à deux jours de la fin du périple, mais nous sommes loin de nous laisser abattre : deux personnes veulent se joindre à nous et nous attendent sur l’île d’Usedom. Nous avons quatre sacs à dos bien remplis, un vélo, 17 kilomètres et deux heures devant nous… Passage du poste-frontière au bord de l’eau et embarquement à bord du ferry assurant sept fois par jour la liaison entre Nowy Warpno et Altwarp. Le capitaine nous permet de monter dans sa cabine pour bavarder le temps du trajet. « La compagnie Adler Schiffe, elle existe depuis… disons 1992 », réfléchit monsieur Friedenhagen. Et d’énumérer les navires d’antan : « Il y avait plusieurs compagnies ici, pour les Butterfahrt. Adler Schiffe en avait cinq. Dont un ferry pour les voitures. Ce que vous voyez ici, c’est tout ce qui reste ! » Nous nous renseignons également sur les possibilités d’aller sur l’île d’Usedom. « Ici, c’est seulement le lundi, sinon c’est depuis Ueckermünde. » Lorsque nous débarquons, un employé polonais me glisse encore un conseil, celui d’aller faire un tour au bar des pêcheurs, à Altwarp… « Vous voulez parler aux gens du village pour qu’ils racontent leur région, leurs habitudes ? Mais c’est qu’ils ne font pas grand-chose, les gens d’ici. A part boire à longueur de journée… » Lukas, le gérant du camping trouve dommage que les gens du crue ne l’aident pas à réaliser ses projets. « Pas très ouverts… » Et de me raconter lui-même un bout de l’histoire de la commune. Avant la guerre, quelque 5000 personnes vivaient ici. Il y avait une ligne de train et tout. Les infrastructures sont toujours là, mais hors service. Et personne ne semble avoir la volonté de les remettre à niveau. Et puis il y avait les usines d’armement allemandes, à Wollin et sur l’île d’Usedom. Jusqu’à ce que les Russes arrivent et détruisent tout… Après, ce fut le temps des bateaux duty free, des « Butterfahrt » : beaucoup de personnes venaient faire un tour sur le Stettiner Haff, une heure ou deux, à bord d’un bateau duty free. « Plusieurs compagnies se faisaient concurrence », se rappelle Lukas. « C’était le bon temps, ca bougeait dans le coin, mais depuis… » Depuis l’entrée de la Pologne dans l’Union européenne, plus de bateaux duty free. « Beaucoup sont partis plus à l’Est, aux nouvelles frontières extérieures de l’UE », me raconte Lukas. Et pourtant, la frontière entre Allemagne et Pologne, UE ou pas, elle est toujours là. « Vous avez un ferry entre Nowy Warpno et Altwarp, mais seulement pour piétons et cyclistes. » Lukas aimerait tant un ferry pour voitures, pour transporter les touristes, pour que les Polonais n’aient plus à faire un de ces détours pour rejoindre Rostock. « Ici, les habitants n’attendent que ça, mais c’est à Varsovie que ça bloque. Et puis les Allemands, de l’autre côté, ne seraient pas trop partants non plus… » Même topo pour rejoindre l’île d’Usedom : un ferry par semaine, le lundi. Ca va être difficile pour le Veloblog d’atteindre le dernier poste-frontière, tout au nord, près de la mer Baltique. Même embarquer sur un bateau de pêcheur s’annonce compliqué : « les petits pêcheurs préfèrent détruire leur embarcation et toucher pour cela de l’argent de l’UE que de continuer pour un revenu de misère. Vous allez avoir du mal à trouver quelqu’un », me prévient Lukas. Quelle Europe ! Nous espérons que ça ira mieux de l’autre côté. En Allemagne. Cette coquille de noix trouvée sur le chemin serait-elle un bon ou mauvais présage ? C’est ainsi que pourrait se résumer notre petite marche de Brzózki à Nowe Warpno, la petite ville située à la pointe nord ouest de la Pologne, tout près de l’Allemagne. De bled en bled, nous marchons, accueillis et parfois suivis par les chiens du coin. Un, deux, voire cinq par baraque. On s’habitue et les plus peureuses desserrent les fesses, admirent les vieilles maisons de briques et de poutres apparentes, les jardins d’arbres fruitiers et de fleurs. La bonne humeur est là. Surtout quand Bartek arrive avec sa BMW pour nous apporter un nouveau câble de batterie pour l’ordi. C’est que l’ancien avait fait des étincelles au camping, avant de fondre… bizarrement, je ne panique même pas : le Veloblog en a vu d’autres et toujours, quelqu’un a proposé ses services. Cette fois, c’était Bartek. Vraiment chouette ! Grand merci, je peux continuer à pianoter une paire de jours, comme prévu. Autres coups de chance, un sklep (ou magasin d’alimentation) ouvre ses portes hors horaires d’ouverture, nous permettant d’assouvir nos rêves de sucreries et de glaces. Et, comble du comble, un automobiliste s’arrête pour nous prendre en stop, nous quatre, nos bons gros sacs et notre vélo. Pas de problème : tout tient dans la Mercedes aux sièges peau de tigre. Le conducteur balance sa Lech dans le champ voisin : elle est vide, nous pouvons partir. Avec la techno dans la voiture, je me crois dans « Chat noir, chat blanc ». Le dialogue est minimaliste, mais les sourires sont sur les visages. Nous planterons la tente avant le coucher du soleil. |