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Me voici maintenant au sud de Zittau, là où frontières germano-polonaise et germano-tchèque se croisent et donnent à la région le petit nom de “Dreiländereck”, le coin des trois pays. Dans l’école primaire du village de Hartau (450 hbs), dont j’avais rencontré le gérant lors du petit déjeuner, à la Alte Bäckerei de Grosshennersdorf… Les enfants jouent sous le soleil dans le jardin, les cartables sont restés dans les salles de classe: les grandes vacances approchent. A quelques kilomètres de là, côté tchèque, les petits camarades de l’école partenaire, eux, sont déjà en vacances depuis le début du mois. Les prochaines “journées rencontres” auront lieu à la rentrée. C’est qu’ici, à la Schkola, tout fonctionne un peu différemment. Le face-à-face entre l’enseignant et les élèves est inexistant, les enfants ne sont pas répartis par classe d’âge et puis, on travaille avec le pays voisin, en l’occurrence la République tchèque. Une fois par semaine, les uns ou les autres passent la frontière. “Autrefois, on donnait une liste des enfants aux douaniers et c’était bon, mais c’est de nouveau un peu plus compliqué”, explique Kristin, enseignante responsable d’une des quatre classes de l’école. “Les enfants ne doivent pas oublier leur carte d’identité, sinon ils sont obligés de rester à l’école.” Mais de là à considérer la frontière comme pénible, non: “à force de la passer, la frontière n’a plus rien d’extraordinaire!” Et la Schkola n’a pas attendu l’intégration de la République tchèque à l’Union européenne (mai 2004) pour se lancer. L’idée date de la réunification de l’Allemagne en 1990 et du système scolaire allemand alors imposé à l’Ouest comme à l’Est. Le tri entre les enfants ne nous plaisait pas, explique Mike, le gérant de l’école. Et nous voulions travailler avec les voisins. Depuis, il existe quatre établissements scolaires privés dans la région, travaillant en partenariat avec une école polonaise ou tchèque. L’apprentissage de la langue du voisin est également au programme. A Hartau, les 88 élèves inscrits apprennent ainsi le tchèque à raison de trois heures par semaine. “Je leur transmets des expressions utiles dans la vie de tous les jours”, explique Kamil, l’enseignant de langue maternelle tchèque faisant partie de l’équipe depuis l’ouverture de l’école, en 1999. “Et au bout de quatre ans à la Schkola, les enfants sont capables de me comprendre.” Kamil assure aussi des cours du soir pour les parents. Plusieurs familles ont déjà des contacts en République tchèque et le fait que les enfants apprennent la langue, c’est parfois une stimulation pour les parents, m’explique-t-on. Mais cela arrive aussi souvent que les enfants aillent plus souvent “de l’autre côté” que les parents. En général, les inscriptions sont d’ailleurs plus motivées par la méthode d’enseignement libre que par le partenariat avec le voisin, me fait-on remarquer. Mais les enfants, eux, ne se posent pas tant de questions et essayent de communiquer avec les camarades du pays voisin lors de leur travail en commun hebdomadaire… Rendez-vous est maintenant donné à la rentrée, bonnes vacances à tous! |