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Un peu déboussolée par “le trou”, mes pensées vagabondent. Ah, qu’est-ce que ce serait pratique, un poste frontière pour se rendre “de l’autre côté”, à Hirschfelde, histoire de savoir ce qu’il en est de l’ancienne centrale! Un pont est bel et bien prévu, mais se fait toujours attendre. Perdue dans mes pensées, me voici également égarée sur la route. Bien trop à l’est de la frontière, j’arrive à Bogatynia. Le temps de réaliser que je n’ai pas un sou pour remplir ma gourde. Pas un zloty. Quelle tête en l’air! Heureusement, le prochain distributeur n’est pas loin et je peux tirer mon premier billet polonais avec ma “EC-Karte” allemande, le tout sans commission, Europe oblige! Ravigotée, j’en profite pour visiter la petite ville de Bogatynia, observer les nombreuses maisons à l’architecture régionale (”Umgebindehäuse”)… et demander de plus amples informations sur les cheminées voisines de Turów (2, 3.) Réponse assurée par le concierge de la bioraffinerie de Bogatynia:
C’est le grand trou gris mentionné sur la carte qui m’a incitée à passer la frontière. Je voulais les voir, les mines de charbon à ciel ouvert de Turów, même sous le soleil ardent du début de l’après-midi. C’est qu’elles ont une sacrée histoire, ces mines. Une histoire vieille de plus de deux cents ans. L’exploitation qui emploie aujourd’hui plus d’un millier de personnes se trouve côté polonais, à Turoszow. Autrefois Türchau, en Allemagne. En 1945, la mise en place de la “frontière de la paix” a imposé un changement de direction. D’allemandes, les mines sont devenues polonaises. Plus de 300 employés allemands auraient été congédiés, remplacés par des Polonais. Et avant la construction en 1951 de la centrale électrique de Turow, au nord de Bogatynia (Pologne), l’électricité était produite côté allemand à Hirschfelde puis renvoyée en Pologne. De quoi alimenter bien des ressentiments! Toujours est-il que le site reste indescriptible. Un immense trou de plus de 2600 hectares. Imaginez un peu! C’est tout simplement inhumain, comme un désert, mais non naturel. Malgré le soleil tapant, j’en ai encore des frissons dans le dos et vous laisse découvrir le reste en images (2, 3, 4, 5, 6). Les plus accros peuvent se rendre sur place et solliciter une visite. La Umweltbibliothek de Grosshennersdorf le permet… |