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Classé sous (Allgemein) de Charlotte sur 23-08-2007

Le maire de Mescherin, monsieur Menanteau, je l’ai rencontré une première fois dans la Maison de la commune ou « Gemeinschaftshaus », aujourd’hui centre de rencontres germano-polonais. C’est que les lieux ont tout un passé, ayant hébergé l’école avant et après la guerre, puis le “Konsum” ou supermarché du village du temps de la RDA avant d’être rénovés pour devenir l’objet actuel.

Mais c’est plutôt l’histoire de sa famille que me conte monsieur Menanteau en m’accueillant. L’histoire d’une famille de Huguenots chassée de France par l’édit de Nantes (1635) pour sa différence confessionnelle et accueillie dans le Brandebourg pour peupler la région. La famille Menanteau, originaire de Tours, s’est installée au XVIIème siècle à Vierraden où les Huguenots développèrent notamment l’industrie du tabac. Monsieur Menanteau, lui, était agriculteur avant de prendre sa retraite. Il me parle des « Volkseigensgüter » et des « LPG », les uns étant les fermes de propriété d’état de la RDA et les autres des coopératives de production agricoles. « J’ai refusé de travailler dans une LPG, car tout le monde dit son mot mais aucune décision n’est prise », me raconte-t-il. « J’ai préféré aller dans une Volkseigensgut. Avec l’organisation et la hiérarchie, à la fin, c’est une personne qui décide et c’est plus clair. »

Agriculture d’autrefois et agriculture d’aujourd’hui : à bientôt 70 ans, monsieur Menanteau vit avec son temps. « Chez nous, on vit surtout de l’agriculture. Et ça devient difficile. Déjà avec les produits de Hollande et d’Espagne. » Monsieur Menanteau redoute l’entrée de la Pologne dans l’espace Schengen : « Les produits seront moins chers car les salaires sont moins élevés que par chez nous. Ça risque d’être vraiment dur pour nos agriculteurs, car l’avancement technique des Allemands sera rapidement rattrapé par les Polonais. » Et de me confier que, lui, il achète allemand pour soutenir les producteurs de son pays. « Je vais seulement faire le plein en Pologne, à Gryfino, car c’est plus près. Cinq kilomètres au lieu d’une trentaine ! »

Gryfino, c’est la ville polonaise de l’autre côté de l’Oder. Autrefois, les communes étaient reliées par un petit pont de bois, puis par un pont de métal détruit lors de la Seconde Guerre mondiale. Le pont ensuite érigé fut au départ réservé aux autorités militaires. C’est seulement en 1990 que le passage du pont fut autorisé aux piétons et cyclistes. Et en 2004 que le trafic fut ouvert aux automobilistes. Le jour de l’entrée de la Pologne dans l’Union européenne.

L’entrée de la Pologne dans l’UE, monsieur Menanteau n’a rien contre. Mais en tant que Maire de la commune de Mescherin depuis plus de dix ans, il y voit seulement des conséquences financières négatives. « Une histoire qui s’écrit avec un moins devant ! »



2 Commentaires sur "Mescherin racontée par son Maire huguenot"
fr hervé le 25. août 2007 à 23:18

Ils finiront comme les agriculteurs français: “pseudo-fonctionnaires de Bruxelles”, ne pouvant survivre qu’àcoup de subventions européennes, tout en critiquant la PAC!!! Merci la techno-burocratie!…

de Matthias le 27. août 2007 à 20:18

Selten zuvor hat jemand auf so eindrucksvolle Weise die Realität hier an Oder und Neiße dokumentiert wie Charlotte in ihren Veloblog-Artikeln.Mit viel Einfühlungsvermögen in die Situation der Menschen,sehr gutem Recherchieren,ihrer Liebe zur Natur hier und nicht zuletzt ihren Humor geschrieben wird man auf jeden folgenden Artikel neugierig gemacht.Fern jeder Schönfärberei werden z.B. auch durchaus kritische Meinungen über den Beitritt Polens zum Schengener Abkommen reflektiert. Weiter so,Charlotte!

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