C’est de bon matin que j’ai frappé à la porte du bureau de Leszek Ludwiniak à la Mairie de Gryfino. Le directeur du service éducatif et social de la ville me présente sa collègue allemande, Gudrun Henrici, responsable du jumelage de Gryfino avec Bersenbrück et tous deux m’écoutent déballer l’histoire du Veloblog en dépit du bon sens. L’enthousiasme est bien là, mais nous n’avons que le temps de boire un café et guère celui de parler de la ville et de ses habitants car tous les deux ont beaucoup à faire. A moins que : talent d’improvisation à la polonaise, Leszek propose de m’emmener en voiture à Stettin où il doit de toute façon se rendre, ce qui me permet de prolonger mon séjour à Gryfino. Et hop, me voici invitée à la réunion de clôture du jumelage, échange lors duquel les Allemands ont apporté du matériel pour handicapés. « La prochaine fois, nous devons nous arranger pour que vous ne repartiez pas seulement avec de l’air dans le camion », dit le Monsieur le Maire, offrant un verre de cognac à tout le monde… sauf au « chauffeur », comme ils disent en polonais. Leszek assure brillamment la traduction et on parle de choses sérieuses. De la zone industrielle d’une centaine d’hectares attendue entre Gryfino et Stettin, des quais à rénover le long du bras Est de l’Oder et des enfants handicapés à intégrer à la société. « Autrefois, c’étaient les gouvernements qui encourageaient les échanges. Aujourd’hui, ce sont les gens qui font ça », déclare le Maire. « Et je me réjouis que les relations germano-polonaises soient devenues presque aussi bonnes que les relations franco-allemandes. » Un Allemand de la délégation de jumelage renchérit : « Les gouvernements vont et viennent mais les relations entre les gens, elles, elles restent ! » Le temps est aux beaux discours et les blagues sur les relations germano-polonaises faites dans l’antichambre par Gudrun et Leszek semblent loin. Il n’est plus question des quelques pourcents d’Allemands revanchistes qui veulent revenir, ni des Polonais peureux et si sensibles sur le sujet. Non, place à l’Europe et à la construction d’amitié entre villes jumelée et que l’Europe se fasse… ou trépasse, ajoute un convive en riant !
1 Commentaires sur "Le jumelage germano-polonais de Gryfino"
C’est tout simplement l’Europe du bon sens, non? laisser un commentaire
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