Archives pour les ‘frontière Oder-Neisse’ catégorie

Bien que je ne fasse pas partie des nombreux cyclotouristes qui remontent bravement la Neisse puis l’Oder en suivant les pistes cyclables allemandes et ce jusqu’à la mer Baltique, je me permets tout de même de me faire le mégaphone de plusieurs personnes rencontrées en chemin : ce seraient les plus belles pistes cyclables d’Allemagne pour la diversité des paysages comme pour la qualité des pistes en elles-mêmes.

C’est vrai que les trajets parcourus sur les fameuses « pistes cyclables de l’Oder-Neisse », comme on les appelle, m’ont enchantée. Aujourd’hui encore, les quelques kilomètres parcourus entre Gross Bademeusel et Forst furent un plaisir (1, 2). Avec en passant un mirador à chasseurs pour blogguer à tout vent !

Mais tout de même, je ne peux m’empêcher d’être un brin déçue : pourquoi les régions frontalières ne coopèreraient-elles pas pour mettre en place des pistes cyclables germano-polonaises, comprenez tantôt en Allemagne tantôt en Pologne ? Ca, ce serait l’Europe !
Sûre que le fonds social européen serait partant pour soutenir l’initiative…



Ca y est, je peux enfin vous livrer les premiers récits et ce, sans avoir encore donné un seul coup de pédales!

Arrivée à la gare de Zittau, j’ai suivi à la lettre les indications de mon hôte, Rebecca, ai hissé mon vélo dans le bus pour atteindre aisément Grosshennersdorf, village d’un peu plus de 1600 habitants situé à une douzaine de kilomètres de Zittau, direction Löbau.

Son village, Rebecca le raconte à merveille, elle qui vit depuis 1995 dans la région, après avoir un temps rêvé, jeune Américaine, d’être missionnaire protestante en Russie. Moi, je vais vous raconter l’histoire du centre pour handicapés. Tout commence au XVIIIème, avec la noble famille des von Gersdorf qui possédait là un humble château. Un tantinet révolutionnaire pour l’époque, une grande dame décida de fonder une école qui serait non seulement ouverte mais également obligatoire pour tous les enfants de la commune: la “Katharinenhof” devenue, au cours de l’histoire, le centre pour handicapés du village.

Et l’histoire, le centre pour handicapés la raconte. Il y a là la stèle rappelant l’enlèvement de plus de 150 enfants handicapés par les nazis. Mais il y a aussi la “Umweltbibliothek” et la “alte Bäckerei”. C’est que du temps de la RDA, m’explique Rebecca, s’occuper des handicapés permettait de ne pas être trop confronté avec le régime politique, de vivre en marge de la société. Résultat, plusieurs personnes en désaccord avec le régime sont venus travailler au centre pour handicapés de Grosshennersdorf. L’occasion de se retrouver et de développer des projets alternatifs qui existent encore aujourd’hui… alors même que le centre pour handicapés reste l’employeur principal du village et que les LPGs made in GDR (coopératives de production agricoles) sont depuis bien longtemps à l’abandon.

Pas très gai peut-être, pour un premier article, et pourtant: un bel exemple a contrario d’intégration des handicapés à la société !

Demain, Rebecca devrait m’emmener chez le voisin, le monsieur de la “Umweltbibliothek”, et puis nous parlerons de ce “triangle” (ou ce point?) où se rejoignent les frontières germano-polonaise et tchéco-polonaise. Mais avant, je profite de ce bon lit bien douillet: sait-on jamais!



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