Archives pour les ‘Zittau’ catégorie

Ca y est, je suis devant mon premier poste frontière! Je retourne tout mon sac pour trouver mon passeport qui ne reçoit même pas de tampon… bref. L’aventure continue, cette fois côté polonais à Sieniawka. Devant le bazar qui s’étend sous mes yeux, je décide de tester les clichés.

Rencontre sur les lieux avec un consommateur allemand :

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Rencontre avec une marchande polonaise, non de cigarettes, mais de fruits et légumes:
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juil
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classée sous (Zittau, Allgemein) de Charlotte le 16.07.2007

Eh non, je ne veux ni vous évoquer la culture trinationale de tomates écolos le long de la frontière, ni vous parler de ma tente si épiquement achetée avant le départ… Mais juste vous expliquer un peu comment “se vit” le Veloblog.

Aller de projets en projets, c’est bien beau, mais encore faut-il trouver le temps et la connexion Internet pour vous les présenter et, si possible, en images! De là à trouver le temps de chercher où dormir, c’est une autre histoire! Résultat, j’en suis venu à tout combiner, à demander à mes interlocuteurs s’ils ne connaîtraient pas, par hasard, éventuellement, si cela ne dérange pas, un endroit où passer la nuit, un jardin, une colocation… et aussi, si, toujours par hasard, ils n’auraient pas une connexion Internet décente à disposition.

A Grosshennersdorf - village alternatif depuis toujours ne cesse-t-on de me répéter, en ajoutant souvent “même du temps de la RDA” - ça s’est plus que bien passé. Rebelotte à Zittau: Kamil, le professeur de tchèque de la Schkola, m’a amenée dans une colocation plus que bien sympathique… et qui plus est, équipée d’Internet!

Et le jardin dans tout ça? Eh bien, la chance étant là, ce soir-là, les colocataires organisaient un barbecue dans leur jardin, barbecue auquel je fus gracieusement invitée. De jeunes Allemands, Polonais et Tchèques étaient présents: “Un vrai barbecue trinational, organisé rien que pour toi!”, plaisante un des convives. Plusieurs sont en Allemagne pour enseigner leur langue maternelle, mais préféreraient donner des cours d’allemand dans leur pays d’origine.

Ce petit monde se plaît toutefois à Zittau et prend plaisir à me vanter les mérites de la région. Je me suis presque laissée séduire par les dires des uns et des autres, les invitations à la baignade, à l’escalade ou à l’utilisation du vieux petit train pour aller dans les “Zittauer Gebirge”, les montagnes avoisinantes… Mais malheureusement, rien à voir avec la frontière Oder-Neisse: il me faut plier bagage et continuer mon chemin… plein de bons souvenirs en tête!



Non loin de la Mairie de Zittau, l’Internationales Hochschulinstitut - plus connu sous le nom de IHI - se veut européen. Depuis 1993, cinq établissements universitaires d’Allemagne (Zittau/Görlitz, Freiberg), de Pologne (Wrocław, Gliwice) et de République tchèque (Liberec) ont décidé de travailler ensemble pour proposer un enseignement de qualité à des étudiants possédant déjà l’équivalent du Bachelor (licence) dans leurs pays respectifs. Une université trinationale pleine d’ambition!
Encore une fois, il s’agit d’un projet qui se joue des frontières, peu après la réunification allemande. Il faut dire qu’à l’Est de l’Allemagne, l’enseignement supérieur fut - comme l’enseignement secondaire - repensé de fond en comble. Dans certaines régions comme par exemple le Brandebourg, les établissements de l’ex-RDA ont quasiment tous obtenu le statut d’universités, dans d’autres ils sont passés à un échelon inférieur, telle l’école technologique de Zittau, devenue depuis une sorte d’IUT. La présence d’une université s’imposait donc dans la région. Et comme me l’avait fait remarquer Rebecca ce week-end, les trois pays ont pris conscience, au début des années 90, de la nécessité pour la région d’un travail en commun sur l’écologie après des politiques industrielles plus désastreuses les unes que les autres pour l’environnement. Mon hôte m’avait expliqué qu’au moment de la réunification allemande, les forêts tchèques mourraient en masse, la pluie étant incroyablement polluée par les usines environnantes. Bref, tout concordait pour que l’IHI puisse voir le jour.
J’ai même pu en savoir plus sur le fonctionnement de cette micro-université en convainquant les secrétaires de me présenter une personne responsable sans rendez-vous pris au préalable…

Et voilà que madame Konschak, responsable de l’administration, me sort toute une série de chiffres plus impressionnants les uns que les autres: 80% des étudiants sont ici étrangers. On compterait 60% de Polonais mais aussi beaucoup de Tchèques et d’Allemands et puis des autres aussi, de neuf nationalités différentes. Seulement 300 étudiants sont pris chaque année, savamment sélectionnés par leur université d’origine, “université d’élites” oblige me fait-on comprendre.
L’IHI est la cinquième université en Saxe. Une université publique, à moindre coût pour les étudiants, les frais universitaires restant encore raisonnables en Saxe (autour de 50 euros par semestre). L’IHI est attractive pour les étudiants étrangers car ils reçoivent une bourse pour compenser le coût de la vie à Zittau, explique Maxi, étudiante allemande à l’IHI. Maxi vient de Thuringe. Comme les autres étudiants de l’IHI, elle a commencé ses études dans une autre université avant de rejoindre l’IHI. “Les étudiants qui viennent chez nous ont déjà une formation de base, ils viennent pour se spécialiser, pour obtenir un diplôme universitaire allemand”, précise madame Konschak. Et d’expliquer le fonctionnement trinational de la petite université: “Les cours ont lieu en allemand, c’est donc une condition sine qua none pour les étrangers que de maîtriser notre langue. Quant aux Allemands, ils apprennent soit le polonais soit le tchèque. Maxi a opté pour le tchèque. Peut-être pour Prague, elle ne sait pas vraiment. Avec le sourire, elle explique comment se déroule le cours de formation interculturelle:”nous apprenons à comprendre l’autre, les différences culturelles. Par exemple, on nous explique que les Allemands séparent vraiment le travail et le reste, tandis que les Polonais, et aussi les Tchèques, parlent beaucoup de leur vie privée, de leur famille avec leurs collègues de travail.” Et d’ajouter en riant que même en cours, les étudiants polonais et tchèques bavardent et rigolent beaucoup. “La formation interculturelle permet de comprendre les différences et de mieux pouvoir se comporter, par exemple pour faire des affaires, conclure des contrats”, dit madame Konschak.
L’aventure dure six semestres et permettrait ensuite aux étudiants diplômés de trouver facilement une bonne place sous le soleil, de part et d’autre de la frontière.



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