Archives pour les ‘poste frontière’ catégorieVous me voyez déjà sur l’autoroute avec mon deux-roues? Enfin, un peu de bon sens! J’ai seulement dû me débrouiller face à un drôle de poste frontière. Imaginez: côté polonais, je pédale tranquillement sur la route, à l’ombre des forêts de sapins. Pas un chat. Enfin un peu de calme pour repenser à toutes ces histoires que je cueille et recueille sur le chemin. Plus je m’approche de la frontière, plus les arbres se font rares et les stations-service nombreuses. Je me sens un peu seule, entre tous ces camions. Mais le vrai hic, c’est plutôt le poste frontière. Côté allemand: la route devient autoroute. Une vraie absurdité! Problème de taille pour tout piéton ou cycliste, invité à se rendre (à pied ou en vélo) au prochain poste frontière, vingt kilomètres plus au nord (Forst) ou plus au sud (Bad Muskau /Łeknica). Moi qui voulais suivre les recommandations d’Eva et Aischa et trouver rapidement un hébergement pour la nuit… Je me décide à négocier avec les policiers de la frontière: “Il me faut juste atteindre le prochain village de Klein Bademeusel, vous comprenez, deux kilomètres… première sortie d’autoroute… “Nous parvenons à trouver un compromis: ils contrôlent l’identité des personnes et moi, je me cherche un chauffeur sympa.Finalement , je monte à bord d’un transporteur polonais qui se rend en Allemagne, le vélo dans le coffre et moi devant. Un jeune couple très sympa qui, en deux minutes, me fait manger des cornichons du pays. Super chouette! Et me voici en Allemagne, à Klein Bademeusel: opération réussie! Alors que je pédalais vaillamment pour atteindre le prochain poste frontière (peu après le village d’Olszyna) et repasser en Allemagne, je n’ai pas pu résister à la tentation d’une “pause café”, ce que certain(e)s comprendront certainement… C’est dans un établissement au bord de la route que j’ai fait étape. Et c’est seulement lorsqu’elles m’ont proposé de les rejoindre à leur table que j’ai remarqué qu’Eva et Aischa faisaient “un boulot pas comme les autres”. Deux filles très chouettes, l’une Polonaise (23 ans) et l’autre Bulgare (32 ans) qui me mettent en garde. Beaucoup de filles attendent les clients sur la route et les souteneurs ne sont pas loin. Je dois faire attention et trouver mon hébergement pour la nuit assez rapidement. Et les filles me racontent leurs aventures et mésaventures dans le milieu de la prostitution. Là aussi, Allemands et Polonais sont comparés. Les Allemands viennent le week-end pour s’amuser et ils payent bien. Des Polonais, il faut s’en méfier, ils sont parfois violents. Mais Eva ajoute qu’elle n’a rien contre les Polonais, elle-même est Polonaise. C’est juste que la région est connue “pour ça”. Venant interrompre notre conversation, deux hommes s’avancent. Ils proposent aux filles de bosser pour eux. Une chambre et un site Internet, contre fifty-fifty. On échange les numéros. Mais une fois les lascars partis, les filles me disent que non, elles préfèrent bosser ensemble et à leur compte. C’est plus sûr. De nouvelles voitures s’arrêtent. Il est temps pour moi de reprendre la route. Faites attention à vous aussi, les filles. Et merci d’avoir partager ma pause café!
Vous voilà au courant de mes sautes d’humeur. Une manière un peu plus vivante, peut-être, pour vous présenter les deux chemins possibles entre Zittau et Ostritz, petite ville située le long de la frontière, un peu plus au nord. Avec anecdote au passage… Côté allemand, il existe une piste cyclable longeant la Neisse, de quoi rouler à l’ombre et à plat, au milieu de la forêt. Chic! Côté polonais, pas de piste cyclable mais une route de bonne qualité et peu fréquentée. Cela vous permet de découvrir le poumon économique de la région, au prix toutefois de quelques petites côtes. Mais qui monte redescend. Et le village de Posada, non loin de la Neisse est d’un pittoresque qui mérite le détour. Et si, du dit petit village, il est impossible de passer de l’autre côté de la Neisse pour rejoindre le monastère Saint Marienthal, un petit sentier à travers bois permet de rejoindre le prochain poste frontière, à Ostritz. C’est ce que m’ont affirmé des Polonais depuis leur jardin. “La frontière? Tout droit et puis à gauche”. Léger doute en voyant le chemin devenir sentier et les moustiques affluer et petite pensée pour ma professeur de polonais en espérant avoir compris. C’est que la nuit tombe… et ne voilati pas qu’au bord du sentier… horreur: un petit orvet mangé par les mouches!! Je me mets à pousser des cris de souris: panique à bord, phobie à l’horizon! Je crois ne jamais avoir pédalé aussi vite dans des ornières, les yeux à demi-fermés. Petite folie qui m’a toutefois permis d’atteindre le fameux poste frontière pour piétons et cyclistes d’Ostritz deux minutes avant 20 heures, heure de sa fermeture…
Ca y est, je suis devant mon premier poste frontière! Je retourne tout mon sac pour trouver mon passeport qui ne reçoit même pas de tampon… bref. L’aventure continue, cette fois côté polonais à Sieniawka. Devant le bazar qui s’étend sous mes yeux, je décide de tester les clichés. Rencontre sur les lieux avec un consommateur allemand : Rencontre avec une marchande polonaise, non de cigarettes, mais de fruits et légumes: |